Le magazine américain Foreign Policy vient d’écrire en citant un rapport confidentiel de l’ONU que la coalition saoudienne a échoué au Yémen.
Selon cet article, après deux ans et demi, l'Arabie saoudite et ses alliés, équipés d'avions américains et de roquettes sophistiquées ont poursuivi l'une des campagnes aériennes les plus dures contre l'un des pays les plus pauvres du monde et en dépit de sa supériorité militaire, cette coalition est bien loin aujourd’hui de sa victoire escomptée.
Le rapport confidentiel écrit que cette guerre acharnée a favorisé une fragmentation politique au Yémen en engendrant une crise humanitaire ayant mené le pays aux bords de la famine.
"La campagne aérienne stratégique de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite continue d'avoir peu d'impact opérationnel ou tactique sur le terrain et ne sert qu'à renforcer la résistance civile", selon ce verdict irréfutable d'un panel d'experts du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Le désarroi a fourni un terreau fertile aux extrémistes, y compris à Daech et al-Qaïda ».
« Le leader local (yéménite) d'al-Qaïda, Qasim al-Raymi, a récemment publié une vidéo encourageant les attaques de loup solitaire contre des cibles en Occident », souligne aussi ce rapport.
Foreign Policy ajoute que l’ex-président en fuite, Abd-Rabbo Mansour Hadi, est sur les cordes lui aussi, que son autorité a pris un coup par des milices financées et contrôlées par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, censés le ramener au pouvoir.
Le rapport ajoute : « L'autorité de l'ancien gouvernement, déjà faible ou absente dans de nombreuses régions du pays a considérablement diminué cette année (…) La capacité de ce gouvernement à gouverner efficacement les huit gouvernorats qu'elle prétend contrôler est désormais mise en doute ».
Foreign Policy indique que la mission de l'Arabie saoudite auprès des Nations Unies n'a pas voulu faire de commentaires sur le sujet, mais que lors de discussions avec d'anciens diplomates américains à Riyad le mois dernier, les responsables saoudiens ont reconnu que la coalition était au pied du mur au Yémen.